La FNO au Congrès de la SFORL – 4ième journée de l’audition 1er octobre 2025

Retour sur le 131ième Congrès de la SFORL qui s’est tenu du 1er au 4 octobre à Lille au grand palais et notamment sur la 4ième journée de l’audition.

La FNO était représentée ce mercredi 1er octobre par Emmanuèle Ambert-Dahan, orthophoniste et Docteure en Psychologie cognitive (PhD) au Centre Référent Implant Cochléaire Adulte d’Ile de France et Surdité Génétique (AP-HP), Isabelle Goumy, orthophoniste, CICAP Hôpital de la Conception, AP-HM, IRS de Provence, Marseille, formatrice et Florie Chaboche-Thuet, orthophoniste à Strasbourg. Elles sont intervenues sur le sujet de la “Réhabilitation auditivo-cognitive dans le cadre des surdités acquises de l’adulte”. 

👤 Isabelle Goumy a présenté les spécificités du bilan orthophonique dans le cadre des surdités acquises de l’adulte:

➡️ Pour qui? en cas de gêne fonctionnelle, de discordance dans entre les résultats d’audiométrie, d’altération de l’intelligibilité dans le bruit, d’adaptation difficile à l’appareillage, systématique en cas d’implant cochléaire ou implant tympano-cochléaire.
➡️ Pourquoi? élaborer un projet thérapeutique individualisé, aider à l’indication ou la contre-indication d’appareillage, objectiver l’évolution des performances dans le temps
➡️ Comment? données d’anamnèse, évaluation de la qualité de vie, évaluation de l’audition fonctionnelle, évaluation cognitive quand nécessaire.

👤 Emmanuèle Ambert-Dahan a présenté la rééducation auditivo-cognitive comme une intervention ciblée (Recommandation 41) avec ses axes principaux qui sont l’entraînement auditif avec renforcement cognitif, lecture labiale et ses axes complémentaires qui sont le développement de stratégies de communication adaptées et la conservation de la voix et de la parole. Elle a ensuite abordé sa progression, de nouvelles technologies pour l’entraînement auditivo-cognitif avec l’auto-entraînement, les aides techniques et enfin le télésoin en orthophonie (Recommandation 42).

👤 Florie Chaboche-Thuet a présenté la prise en soin orthophonique de la presbyacousie en groupe, rappelant que la presbyacousie est un enjeu de santé publique pour un vieillissement en santé. Partant du postulat que l’aide auditive est insuffisante sans accompagnement adapté (Hickson & Worrall, 2003 ; Stropahl et al., 2020),

➡️ Florie a exposé cette prise en soins orthophonique pour prévenir les troubles liés à une perte auditive mal compensée (fatigue, évitement social). En effet, l’éducation thérapeutique change le rapport aux appareils et l’intervention peut ralentir le déclin chez les sujets à risque (Etude ACHIEVE).

👤 La FNO était également représentée par Agnès Piquard-Kipffer, maître de conférences et orthophoniste, Grhapes, INSEI, France ED SCALL, EA DEFI, Université Félix Houphouët-Bobigny, RCI qui a réalisé une intervention sur le “Projet AVI-Corse: quels bénéfices de la synchronisation labiale automatique pour quels publics en orthophonie?”, logé dans la chaire UNESCO Handicap Éducation et Numérique (HEN) de l’Institut National Supérieur de formation et de recherche pour l’Éducation Inclusive (INSEI), liée par convention à l’ARS de Corse, initiateur et financeur.

➡️ L’objectif général est l’évaluation de têtes parlantes numériques utilisant la technologie de synchronisation labiale automatique Dynalips dans le cadre de situations liées aux soins orthophoniques pour des enfants sourds avec troubles neurodéveloppementaux. La problématique principale de cette recherche est de comprendre si la qualité articulatoire, l’intelligibilité, la compréhensibilité d’avatars est satisfaisante pour de jeunes patients, pouvant inscrire leur usage dans une continuité de soin à domicile (territoires montagneux très sous-dotés).

➡️ Les résultats ont été présentés en situation de compréhension de phrases. La technologie de synchronisation labiale automatique a connu des avancées notables ces dernières années. Toutefois, nos résultats montrent qu’un travail important reste à mener concernant le type d’avatar utilisé : les enfants manifestent une préférence pour des têtes numériques qui leur ressemblent. Ils insistent également sur la nécessité de renforcer la dimension ludique et émotionnelle, soulignant que la lecture labiale ou la lecture facile demande un effort cognitif important avec un soutien de l’attention.

➡️ Par ailleurs, l’apport de cette technologie en situation de compréhension de phrases semble bénéficier davantage aux enfants présentant des troubles spécifiques du langage (« dys ») qu’aux enfants sourds. Ces derniers améliorent également leurs performances, mais sans que cette progression atteigne le seuil de significativité statistique. 

➡️ Certains de ces résultats ont déjà fait l’objet de publications, tandis que d’autres sont actuellement en cours d’analyse.  Si ces résultats apportent des éléments intéressants à l’échelle d’un territoire pour mieux comprendre les besoins des enfants, ils ne sont pas nécessairement généralisables à d’autres contextes. Ils constituent néanmoins une étape importante pour affiner la conception d’outils numériques adaptés aux profils et attentes des jeunes utilisateurs. 

Une intervention qui a été saluée par plusieurs collègues du monde de l’audiologie qui sont venus témoigner de l’intérêt de la recherche en orthophonie et d’y associer des praticiens.

➡️ Cette journée regroupant des professionnels médecins ORL, audioprothésistes, orthophonistes a été l’occasion d’échanges riches, de présentation d’innovations autour de la question de la santé auditive. Par sa présence, la FNO a réaffirmé le rôle et l’importance de l’expertise orthophonique dans la prise en soin pluriprofessionnelle des sujets présentant un trouble de l’audition à tous les âges de la vie et dans le domaine de la recherche.

➡️ La FNO tient également à saluer les interventions lors de cette journée de Caroline Coudière-Trouilhet sur le thème: “Coopération ORL / orthophonie dans la prise en soin de la toux chronique”, Stéphanie Borel, Mélanie Boyer, Stéphanie Reinquin, Justine Wathour sur le thème: “Comment évaluer la lecture labiale et la perception audiovisuelle de la parole en 2025 ?”, Cordélia Fauvet sur le thème “Modifications du fonctionnement cognitif en cas de surdité, quels risques des modalités compensatoires pour la réhabilitation ?”.

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