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AccueilVous êtes ?Questions éthiques : Coordination/secret professionnel

Coordination/secret professionnel

Max, 82 ans est suivi en orthophonie pour aphasie progressive primaire à raison de 2 séances hebdomadaires. Après quelques séances, l’orthophoniste apprend que l’équipe spécialisée Alzheimer (ESA) du service de soins infirmiers à domicile (SSIAD)du village intervient à son domicile.

C’est sa compagne qui est à l’origine de la demande auprès du SSIAD. Il va bénéficier de 15 séances de réhabilitation cognitive : Un bilan réalisé par une ergothérapeute puis des séances assurées par différentes assistantes en gérontologie diplômées.

La compagne informe l’orthophoniste que l’équipe ESA souhaite entrer en relation avec l’orthophoniste.

Dilemme

Quelles informations partager avec cette équipe ? Est-ce qu’on peut ou doit travailler en coordination avec cette équipe ?

Questions

Qui décide de cette coordination ? le patient ? sa compagne ? l’orthophoniste ? les personnes de l’ESA ? Comment communiquer et sur quoi ? Quelle est la place de chacun ? quelle place pour le médecin ?

Éthique

Avant tout c’est le patient qui décide des informations à partager avec les intervenants ou éventuellement de son refus de communiquer tout ou partie des informations. Les professionnels de santé sont tenus au secret professionnel ou médical (code de la santé publique). Si nécessaire des informations peuvent être partagées avec des intervenants médico-sociaux, mais les informations partagées sont celles qui sont strictement nécessaires. Cela nécessite l’accord du patient (loi de 2002). S’il n’est pas en capacité de décider (troubles cognitifs trop prononcés), c’est la personne de confiance qui peut le faire, sinon c’est lui qui décide. A savoir qu’un patient sous tutelle ou curatelle peut encore décider : par exemple une personne sans langage, sous tutelle peut être capable de prendre des décisions la concernant. Tant qu’il est autonome pour décider, c’est lui et non sa compagne qui peut décider. De toute façon, la coordination doit se faire avec le patient en lui expliquant bien les choses. Chaque décision d’action doit être prise en pensant au bien du patient avant tout et en respectant ses choix. Il n’est pas non plus question d’exclure la compagne du débat sur les décisions à prendre. Celle-ci a sans doute besoin d’être rassurée et accompagnée dans sa fonction d’aidant.

Quelques propositions

Bien expliquer à Max le rôle de chacun, ce que chacun fait, les projets le concernant. Favoriser les échanges avec l’équipe du SSIAD et sa compagne en sa présence. Respecter ses choix. Échanger les informations nécessaires, si Max est d’accord, avec les différents intervenants, dans le but d’être le plus bienfaisant pour lui. Faire un compte-rendu au médecin prescripteur.