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AccueilActualitésVie syndicale2020, une année compliquée : l’édito d’Anne Dehêtre

2020 : Une année bien compliquée…
Mais pleine de rebondissements !

 

Édito paru dans le n°404 (décembre 2020) du magazine L’Orthophoniste

2020 a été une année plus que difficile.

Après un premier trimestre maussade, l’arrivée de l’épidémie du coronavirus en France nous a, tous et toutes, plongés dans l’inquiétude et les craintes pour notre exercice professionnel, pour notre avenir mais aussi celui de nos enfants, de nos proches et de nos patients.

Nous avons fait le triste constat que du jour au lendemain, notre activité entière pouvait s’arrêter. Nous avons fait le choix de sacrifier celle-ci au bénéfice des soignants qui voyaient des malades de la Covid, nous avons fait le choix de donner tout notre matériel de protection à ceux qui en manquaient.

Nous avons ainsi participé à l’effort collectif massif qui était demandé, qui était nécessaire pour essayer de soigner les nombreux patients atteints, mais aussi pour prévenir la diffusion de l’épidémie et protéger celles et ceux qui n’étaient pas atteints.

Les orthophonistes ont en cela joué leur rôle de professionnels de santé responsables et en coopération, en coordination avec les autres professionnels de santé et un gouvernement qui, s’il peut être débordé, n’en essaye pas moins de faire face, avec les moyens qu’il a mis en place, avec les moyens existants qui, nous l’avons déjà souligné et pointé, sont les fruits d’une politique de santé trop peu ambitieuse sur la prévention.

Nous espérons que cette année 2021 sera l’occasion pour nos tutelles, le ministre de la santé et le directeur de l’assurance maladie de reconnaitre ce rôle essentiel que les orthophonistes ont aussi joué dans la lutte contre l’épidémie. Les autorités doivent maintenant entériner la confiance qu’elles nous ont accordée tout au long de cette année et ne plus hésiter à reconnaitre l’ensemble des missions qui sont les nôtres.

Alors que la prévention apparait comme un atout majeur et un enjeu incontournable de la Santé en
France, celle-ci doit bien sûr être considérée comme une mission à part entière, un acte essentiel de la pratique professionnelle de tous les soignants et de toutes les soignantes en France. La coopération entre professionnel·le·s de santé, la coordination de toutes nos actions, de nos soins doivent aussi être reconnues et non plus seulement constatées et souhaitées par nos interlocuteurs. Et pour que nous soyons des acteurs encore plus efficaces, pour que nous puissions chaque jour jouer ce rôle préventif à tous les niveaux et, chacun et chacune dans notre champ de compétences, ces missions doivent être rémunérées.

A l’heure où s’ouvrent toutes les négociations conventionnelles, en mono ou en interprofessionnel, le ministère de la santé, l’assurance maladie doivent se saisir de cette opportunité et ne pas hésiter à valoriser financièrement l’acte de prévention et la coordination des professionnel·le·s de santé autour du patient.

Alors pour Noël, ce n’est pas un cadeau que nous attendons, mais la juste reconnaissance des missions essentielles qui sont les nôtres et qui ne s’arrêtent pas aux actes de soins.